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L'analyse par vidéoscopie, une autre façon de cerner les pratiques d'enseignements en exercice : résultats d'une recherche [r-libre/3466]

Habboub, El Mostafa; Lenoir, Yves; McConnell, Anne Catherine; Morales-Gómez, Alejandra et Pudelko, Béatrice (mai 2008). L'analyse par vidéoscopie, une autre façon de cerner les pratiques d'enseignements en exercice : résultats d'une recherche. Communication présentée au XVe Congrès international de l'Association Mondiale des sciences de l'éducation (AMSE-AMCE-WAER), 2-6 juin 2008, Marrakech, Maroc.

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[img]  PDF - Habboub_REFEPROF_AMSE_4juin2008_VF 2 ré.pdf
Contenu du fichier : Diaporama
 
Catégorie de document : Communications à des congrès/colloques et conférences (non publiées)
Évaluation par un comité de lecture : Oui
Étape de publication : Non publié
Résumé : Selon des chercheurs qui étudient spécifiquement la pratique enseignante (Altet, 2002; Bressoux, 2001; Bressoux et Dessus, 2003; Bru, 1991), la plupart de recherches empiriques ont porté sur le discours relatif aux pratiques et ont accordé peu d’importance à l’analyse des pra-tiques effectives. Les méthodes centrées sur la verbalisation sur et après l’action constituent certes une source incontournable de données pour un chercheur qui souhaite prendre en compte le point de vue du praticien lui-même, et donc l’intentionnalité constitutive de l’agir humain (Friedrich, 2001; Schutz, 1987). Cependant, ces méthodes présentent des limites intrinsèques, pour deux raisons principales et mutuellement liées. Premièrement, l’intentionnalité de l’action déclarée peut difficilement être questionnée ou mise en doute par un acteur proférant un discours qui porte précisément sur celle-ci. Autrement dit, un praticien cherche à rendre cohérent son dis-cours sur sa pratique en interprétant a priori ou a posteriori la dimension intentionnelle de ses actions. Deuxièmement, un praticien ne peut pas décrire verbalement toutes les dimensions de son activité réelle, puisqu’une partie de celles-ci relève des compétences «incorporées» (Leplat, 1997) qui constituent des actions automatisées au sens des opérations (Léontiev, 1976) ou des routines professionnelles (Lacourse, 2004). Celles-ci ne sont pas accessibles à la conscience et, par conséquent, ne peuvent pas être spontanément verbalisées. C’est pourquoi le chercheur doit tenir compte de plusieurs dimensions de la relation entre le «faire» et le «dire» dans l’analyse de la pratique enseignante: premièrement, la planification et l’intention initiale de l’action, saisies avant l’action; deuxièmement, l’intention d’action en tant que manifestation dans l’action elle-même; troisièmement, l’interprétation du plan, de l’acte posé et des intentions considérées après l’action (Lenoir et Vanhulle, 2006). Cette dernière dimension peut être analysée soit au moyen d’une entrevue, soit aussi en demandant au praticien de décrire son action en visionnant l’enregistrement de son activité, selon une technique d’autoconfrontation de sa pratique. L’analyse vidéoscopique est aussi réalisée par le chercheur, ce qui permet de confronter l’interprétation du praticien à celle des chercheurs. Notons que si cette méthode peut être consi-dérée comme préférable à l’observation directe pour des raisons d’ordre méthodologique (Bres-soux, 2001), elle l’est également pour des raisons d’ordre théorique puisqu’elle permet une co-construction, par des chercheurs et des enseignants, d’un cadre interprétatif qui respecterait mieux la signification subjective qu’ont les actes observés pour les acteurs eux-mêmes (Lenoir et Vanhulle, 2006). C’est dans ce sens que la recherche, intitulée Contribution au développement d’un réfé-rentiel professionnel basé sur la pratique enseignante: à quelles compétences professionnelles les enseignants du primaire recourent et disent recourir dans leur pratique? subventionnée par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (Crsh), et dans laquelle s’inscrit la présente communication, a pour but de décrire, dans le cadre d’une collaboration étroite avec des enseignants, leurs pratiques en prenant en compte différentes dimensions, à l’aide d’un en-semble de méthodes mixtes (les mixed methods développées entre autres par Tashakkori et Tedl-lie (2003)) de collecte et d’analyse des données. Ont ainsi été menés des analyses d’entrevues générales, d’entrevues de planification et de rétroaction, de questionnaires et de vidéoscopies. Ces dernières consistent en la description, par le chercheur d’une part, et par l’enseignant d’autre part, de l’activité filmée de l’enseignant en classe à partir d’une grille d’analyse qui laisse place à des phénomènes émergents. Le croisement des données et des analyses produites par ces diffé-rentes méthodes nous permet une triangulation des résultats assurant ainsi une meilleure validité des résultats de la recherche. L’objectif de notre présentation est de décrire une des méthodes utilisées, à savoir l’analyse vidéoscopique. Nous présentons tout d’abord la démarche de collecte de données, la grille d’analyse construite ainsi que les procédures d’analyse réalisée à l’aide d’un outil informatique: le logiciel Transana. Nous décrivons ensuite quelques résultats de l’analyse effectuée en relation avec la place et le traitement des savoirs d’enseignement et avec la structuration générale du dé-roulement de l’activité. Enfin, nous discutons des apports, des limites et des questions soulevées par la vidéoscopie en tant que méthode d’analyse de la pratique enseignante.
Déposant: Pudelko, Béatrice
Responsable : Béatrice Pudelko
Dépôt : 18 nov. 2024 14:17
Dernière modification : 18 nov. 2024 14:17

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