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Raboy, Marc et Landry, Normand (2004). La communication au coeur de la gouvernance globale : enjeux et perspectives de la société civile au Sommet mondial sur la société de l'information (rapport de recherche). Université de Montréal, Département de communication.
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- smsirapport.pdf
Contenu du fichier : Version de l'éditeur |
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Catégorie de document : | Rapports |
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Évaluation par un comité de lecture : | Oui |
Étape de publication : | Publié |
Résumé : | Ce document fait état d’un phénomène tout à fait nouveau en politique internationale : la participation active des acteurs non gouvernementaux dans l’élaboration des politiques publiques à l’échelle supranationale. Depuis le Sommet de la terre de Rio en 1992, les rencontres internationales et multilatérales du haut niveau, portant sur une variété de thématiques, se multiplient. Mais « la société civile » - terme englobant d’une vaste nébuleuse de regroupements et d’associations hétéroclites et plus ou moins organisés – n’a jamais été aussi présente dans une telle rencontre qu’à Genève en décembre 2003, lors de la première phase du Sommet mondial sur la société de l’information. Le document rend compte alors d’une rencontre de deux mondes. La diplomatie internationale, incarnation des États représentés à l’Organisation des nations unies, n’est plus à ses premières heures. La société civile non plus. Des milliers d’ONG ont depuis plusieurs années un statut d’observateur auprès de l’ONU et certaines de ses agences affiliées. Depuis Seattle, d’autres acteurs de tous horizons ont fait connaître leur intérêt pour la chose publique internationale, faisant grands bruits aux récentes rencontres de Washington, Londres, Prague, et Québec. Le SMSI marque toutefois une profonde césure avec ces événements par le rôle qu’y a joué la société civile. Intégrés au processus officiel, les acteurs non gouvernementaux ont clairement affirmé leur détermination à être présents au cœur des délibérations et à être considérés comme des partenaires à part entière. Le SMSI dresse ainsi le passage de la ferme contestation externe d’un processus décisionnel supranational à une intégration interne et formelle de la société civile en son sein. Celle-ci n’a pas manqué, tout en maintenant des positions de principe fermes sur les questions de fond la préoccupant, d’en critiquer largement le déroulement et les résultats. Profitant d’une conjoncture favorable à son inclusion dans les négociations du SMSI, les participants issus de la société civile ont insisté pour maximiser les conditions de participation de celle-ci, et en ce faisant, ont réussi à s’organiser pour parler d’une voix cohérente – un exploit considérable pour des raisons évidentes. Des questions importantes doivent être posées concernant la légitimité des interventions au SMSI faites sous la parapluie de la société civile – cette interrogation s’inscrit aux côtés de questions semblables concernant la légitimité de bon nombre d’États membres de l’ONU et de la légitimité globale d’un processus politique international qui exclue toutes les populations de la terre d’une prise directe sur ses délibérations. La démocratisation du régime mondial de gouvernance politique en émergence doit être saisie sous différents angles. Il n’est pas anodin que ce moment clé dans l’évolution d’un tel régime tourne autour des enjeux de la communication. Quoique rarement placée à l’avant-scène des grandes rencontres internationales, celle-ci s’impose en regroupant un ensemble de problématiques et de solutions aux grands enjeux globaux. Les grands événements onusiens comme le Sommet mondial sur la société de l’information constituent des arènes où s’affrontent divers paradigmes concurrents qui adressent ces enjeux et tentent de s’imposer en modèles dominants. Les partisans d’une autre communication doivent donc y combattre sur deux fronts d’axes opposés, à la fois citoyen et politique. La bataille de l’opinion publique ne peut être gagnée que par un large processus de sensibilisation et de conscientisation des populations, exigeant une forte présence au niveau national et international. Le combat politique orienté vers les décideurs publics, par ailleurs, doit nécessairement récupérer le travail de sensibilisation afin de s’en servir comme levier dans cette arène supranationale. Le Sommet mondial sur la société de l’information fut donc un moment exceptionnel pour privilégier ce travail de fond. Le bilan que nous nous en tirons soutient qu’il a porté fruit, bien qu’il soit loin d’être terminé. La deuxième phase du SMSI prévue pour Tunis en novembre 2005 (devant porter notamment sur la solidarité numérique et la gouvernance d’Internet, avec, en toile de fonds, les droits humains) alimentera à la fois le débat politique et la réflexion. Il y aura également, entre-temps, d’autres lieux et d’autres enjeux (notamment le projet de convention sur la diversité culturelle préconisée par l’UNESCO, ainsi que la prochaine ronde de discussions au sein de l’OMC devant porter sur les produits et services audiovisuels, sans parler de l’évolution du régime international du droit d’auteur, des questions de cybersécurité, de la concentration des médias…). Enrichi par l’expérience de Genève 2003, nous pouvons désormais compter sur une présence constructive, visible, vigilante et efficace de la société civile dans ces débats. Donc, le présent document, tout en tentant de dresser le compte rendu d’un moment dans l’émergence du nouvel environnement mondial des communications, constitue également un portrait ponctuel d’un « work in progress », soit l’émergence et l’affirmation de la société civile comme acteur politique à l’échelle internationale. |
Adresse de la version officielle : | http://www.lrpc.umontreal.ca/smsirapport.pdf |
Déposant: | Landry, Normand |
Responsable : | Normand Landry |
Dépôt : | 19 août 2016 16:20 |
Dernière modification : | 19 août 2016 16:20 |
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