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La musique que défie la science [r-libre/3280]

Morneau-Guérin, Frédéric (soumis). La musique que défie la science [compte rendu de La musique que défie la science, de Rochon, Michel]. Les Cahiers de lecture de L’Action nationale, XVIII (3).

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  PDF - Signalement_musique-qui-defie-la-science.pdf
Contenu du fichier : Document de travail
Accès restreint jusqu'à fin- juillet 2024.
 
Catégorie de document : Comptes rendus d'ouvrages
Évaluation par un comité de lecture : Oui
Étape de publication : Soumis
Résumé : La musique, cet art de combiner harmonieusement sons et silence et considérant ceux-ci sous le rapport de la mélodie et du rythme, est au cœur de l’expérience humaine depuis plus de 100 000 ans. Elle nous sert en effet à exprimer ou à faire ressentir des émotions et des états d’âme, à faire rejaillir de vieux souvenirs, ou à susciter des réflexions depuis l’époque où l’Homo sapiens a uni voix et battement de tambours pour célébrer la guerre, la chasse, les récoltes ou l’amour. Journaliste scientifique d’expérience, Michel Rochon nous propose – dans un ouvrage de vulgarisation scientifique agrémenté d’anecdotes personnelles que l’auteur nous livre à titre de musicien, de mélomane, de témoin ou de cobaye – « un regard scientifique, médical et social sur l’utilisation de la musique tout au long de la vie » (p. 14). Le titre de l’essai laisse entendre que la musique défie la science. Dans le corps du texte, l’auteur nous en convint à deux égards, soit d’abord en nous faisant voir que, si certains aspects de la perception musicale, de la création musicale ou de la musique elle-même sont accessibles à la raison humaine par l’observation scientifique, lorsque considérés isolément, le phénomène musical dans son acception la plus large est si riche et si profond qu’il transcende notre capacité de compréhension; nos outils et méthodes d’analyse ne sauraient permettre d’épuiser la substance du sujet dans tous ses détails. La musique défie ensuite la science en invitant les chercheurs à se mesurer à l’aune de l’objectif colossal de mieux comprendre le fonctionnement de notre cerveau, nos comportements sociaux et la nature profonde de l’expérience humaine. L’auteur nous renseigne d’entrée de jeu au sujet des premiers moments de notre vie auditive survenus dès la vingt-cinquième semaine suivant notre conception alors que, bien que n’en ayons conservé aucun souvenir conscient, nous avons été bercés par les pulsations cardiaques de notre mère. La voix maternelle, dont les contours mélodiques étaient perceptibles depuis les entrailles où nous avions élu domicile, fut quant à elle à l’origine de nos premières expériences musicales. Plus loin, on se penche sur ce que la science a à dire au sujet d’un phénomène encore mal compris bien qu’il ait fait l’objet de nombreuses études multidisciplinaires sous de nombreux angles : les vers d’oreille, ces airs ou thèmes musicaux intrusifs et obsédants qui, lorsqu’ils sont parvenus à s’infiltrer dans notre l’esprit, sont difficilement délogeables. Certains enfants – comme Wolfgang Amadeus Mozart et, géographiquement ainsi que temporellement plus près de nous, André Mathieu – semblent être nés « avec la musique en eux de façon si intense qu’ils en démontrent une maîtrise exceptionnelle » (p. 16). Lequel, de l’hérédité, la personnalité, l’intelligence, le talent ou la pratique, est le facteur le plus déterminant de l’énigmatique douance musicale de ces enfants prodiges ? La science, nous fait voir l’essayiste dans un troisième chapitre particulièrement réussi, n’a jusqu’ici fourni que des réponses partielles à cette question. Dans le chapitre médian, l’auteur confronte le mythe solidement ancré dans l’inconscient collectif au moins depuis l’Antiquité et voulant que le génie (musical) frise la folie. Pour ce faire, il expose et explique les résultats issus d’études cherchant à apprécier le lien potentiel entre la créativité et diverses maladies mentales, telles que le trouble bipolaire, la schizophrénie, la dépression et l’alcoolisme. S’ensuit un rapide survol des effets observables et mesurables de l’alcool et des drogues parfois utilisées par les musiciens comme une béquille pour leur permettre de composer avec une anxiété de performance tétanisante ou dans l’espoir de favoriser leur créativité et leur imagination. Passant des stupéfiants à l’opium du peuple, l’essayiste se penche ensuite sur l’usage spirituel de la musique dans les religions ainsi que dans l’expérience mystique. La démarche proposée par Michel Rochon atteint son point d’orgue dans un chapitre consacré au pouvoir unificateur et thérapeutique de la musique en temps difficiles.
Déposant: Morneau-Guérin, Frédéric
Responsable : Frédéric Morneau-Guérin
Dépôt : 03 juin 2024 13:04
Dernière modification : 03 juin 2024 13:04

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