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Résultats d’un sondage mené auprès d’étudiants de l’Université d’État d’Haïti sur la supervision de mémoire et de travail de fin d’études de 1er cycle [r-libre/1077]

Basque, Josianne; Henri, France; Pelletier, Patrick et Toussaint, Pierre (2016). Résultats d’un sondage mené auprès d’étudiants de l’Université d’État d’Haïti sur la supervision de mémoire et de travail de fin d’études de 1er cycle (rapport de recherche). Université TÉLUQ.

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[img]  PDF - Doc 2_Rapport du sondage étudiants_Basque et al 2016_VFF.pdf
Contenu du fichier : Version finale (non publiée)
 
Catégorie de document : Rapports
Évaluation par un comité de lecture : Non
Étape de publication : Publié
Résumé : Ce document présente les résultats d’un sondage mené à l’automne 2015 auprès de 26 étudiants de l’Université d’État d’Haïti (UEH) dans le cadre du projet de recherche-action "Renforcement des capacités d’enseignement dans l’Université en Haïti". Ce sondage en ligne visait à obtenir le point de vue d’étudiants sur le mémoire ou le travail de fin d’études de 1er cycle. Trois catégories d’étudiants ont été recrutés auprès de cinq Facultés (Faculté de linguistique appliquée, Faculté d’agronomie et de médecine vétérinaire, Faculté d’ethnologie, Faculté des sciences humaines et Faculté des sciences), à savoir les suivantes : (1) étudiants diplômés, (2) étudiants actifs dans la réalisation du mémoire au moment du sondage et (3) étudiants non engagés dans ce travail, i.e. n’ayant pas déposé d’avant-projet plus d’un an après la fin de leur scolarité. Parmi les répondants, on compte 9 étudiants actifs, 7 étudiants non engagés et 10 diplômés. Près des trois-quarts sont de sexe masculin. Les faits saillants suivants se dégagent des résultats obtenus : Conditions de réalisation du mémoire ou du travail de fins d’études 1) Plusieurs étudiants doivent concilier travail et études, voire travail, famille et études, au cours de la préparation de leur avant-projet et de la réalisation de leur mémoire ou travail de fin d’études. Ainsi, les résultats révèlent que 42 % des répondants occupaient un emploi pendant la préparation du mémoire ou du travail de fin d’études, ou de l’avant-projet pour les étudiants « non engagés ». Le nombre d’heures varie entre 5 et 40 heures. Deux étudiants ont mentionné travailler plus de 40 heures pendant cette période. En outre, 40 % des répondants ont déclaré qu’ils assumaient une charge de soutien de famille pendant leurs études. Le fait de jouer le rôle de soutien de famille pourrait constituer pour certains un incitatif à terminer le mémoire au titre d’une forme d’engagement envers la famille, mais pour d’autres à en ralentir sa réalisation considérant que l’étudiant doit alors concilier études et famille. 2) La grande majorité des répondants (65 %) ne peuvent compter sur un financement autre que leurs économies personnelles pour la réalisation de leur projet de mémoire ou de travail de fin d’études. 3) La majorité des répondants (88 %) ont déclaré avoir accès à un ordinateur à leur domicile. L’accès à l’intranet est plus rare (12 % en tout temps et 42 % à l’occasion). 4) La grande majorité des répondants se disent insatisfaits et même très insatisfaits des conditions matérielles dans laquelle ils réalisent leur projet à l’UEH, en particulier pour ce qui concerne l’accès à des ressources technologiques (imprimante, équipement informatique, logiciels, internet) et à des ressources documentaires. 5) Parmi les tâches posant le plus de difficultés aux étudiants pendant la réalisation du mémoire ou du travail de fin d’études, on retrouve celles relatives à la recherche documentaire, à l’analyse des données et à la rédaction du mémoire ou du travail de fin d’études. Plusieurs autres tâches posent des difficultés pour bon nombre des étudiants. 6) Près des trois-quarts des répondants estiment être insuffisamment informés sur les critères d’évaluation du mémoire ou du travail de fin d’études, un peu plus des deux-tiers sur les modalités de son évaluation et un peu plus de la moitié sur les critères d’évaluation de la soutenance. Des informations relatives à des aspects logistiques telles que la fréquence des rencontres avec le directeur et le temps qu’ils doivent consacrer au mémoire et au travail de fin d’études manquent également à une moitié des répondants. 7) La majorité des répondants (65 %) estiment toutefois que les cours suivis durant leur scolarité les ont bien ou très bien préparés à la réalisation du mémoire ou du travail de fin d’études. Ceci laisse tout de même plus du tiers des répondants qui estiment avoir été peu ou pas du tout préparés. Plusieurs commentaires émis par les étudiants au sujet de leur préparation à la réalisation du mémoire ou du travail de fin d’études pendant leur scolarité concernent les cours de méthodologie de la recherche, qui sont jugés insuffisants. Engagement, persévérance et réussite 8) La réussite du mémoire ou du travail de fin d’études semble encourager bon nombre d’étudiants à poursuivre leurs études universitaires par la suite, notamment des études de maîtrise. Ainsi, 8 diplômés sur 10 poursuivaient des études universitaires au moment de répondre au sondage. Toutefois, on note que parmi ceux-ci, 6 occupaient parallèlement un emploi à temps plein (2) ou à temps partiel (4), ce qui pourrait ralentir leur progression dans leurs études supérieures. 9) Deux étudiants identifiés initialement comme étant « non engagés » avaient déjà déposé (sans doute très récemment) leur avant-projet au moment de répondre au sondage. Les cinq étudiants ont indiqué avoir l’intention de déposer l’avant-projet dans un horizon proche du moment où ils ont répondu au sondage. Toutefois, deux d’entre eux avaient terminé leur scolarité depuis plus de quatre ans. 10) Chez les diplômés, la durée moyenne entre la date de fin de scolarité et la date de dépôt du mémoire est de 14,6 mois, alors que celle entre le dépôt du mémoire et la soutenance est de 3,2 mois. La durée moyenne totale de la démarche de réalisation du mémoire ou du travail de fin d’étude est de 17,8 mois. 11) Chez les étudiants actifs, on note une variation dans le nombre de mois s’écoulant entre la fin de la scolarité et le début du travail sur le mémoire ou le travail de fin d’études. La moyenne est de 15 mois, mais elle peut aller jusqu’à 60 mois, alors que d’autres ont indiqué avoir débuté le travail sur le mémoire avant la fin de la scolarité. Ces derniers étaient très avancés dans leur démarche au moment de répondre au sondage. 12) Tant les diplômés que les étudiants actifs estiment élevé leur degré d’engagement dans leur projet de mémoire ou de travail de fin d’études. Les raisons pour lesquelles ils ont décidé de réaliser leur projet de mémoire ou de travail de fin d’études sont variées : désir d’obtenir leur diplôme de fin d’études, de trouver un emploi, de poursuivre des études au 2e cycle ou encore de se rendre utiles au plan social. 13) Les raisons invoquées par ceux qui n’avaient pas encore déposé leur avant-projet pour expliquer le délai à le faire sont de nature économique (manque de moyens financiers), de nature académique (manque d’assistance académique, pas de disponibilité d’un professeur pour le superviser) ou encore de nature technologique (l’étudiant dit ne pas posséder d’ordinateur). 14) Quand on demande aux étudiants, dans une question ouverte, comment un étudiant et en l’occurrence eux-mêmes peuvent contribuer à la réussite du mémoire ou du travail de fin d’études, ils font référence à des facteurs internes relevant entièrement de l’étudiant et des facteurs externes relevant des conditions et ressources dont il dispose : o Parmi les facteurs internes relevant de l’étudiant, on mentionne les suivants : sa motivation, sa détermination, sa disponibilité, sa concentration, son assiduité au travail, sa rigueur, son application au travail, son sens éthique, ses compétences méthodologiques, rédactionnelles et informationnelles de même que ses capacités d’innovation. o Parmi les facteurs externes, les facteurs les plus mentionnés concernent l’encadrement fourni par le directeur de mémoire ou de travail de fin d’études et une bonne relation avec ce dernier. L’étudiant doit être disposé à profiter de l’encadrement offert et le rechercher activement lorsque celui-ci n’est pas suffisant. Certains répondants ont aussi mentionné les échanges avec d’autres étudiants. Enfin, quelques-uns mentionnent la disponibilité de ressources financières et, encore ici, de ressources documentaires. Encadrement des étudiants pendant la réalisation du mémoire ou du travail de fin d’études 15) Les étudiants attribuent une note élevée à la qualité de l’encadrement de leur directeur et la grande majorité (84 %) qualifie leur relation de très ou plutôt bonne. La fréquence des rencontres est d’environ une fois par mois, ont dit près des deux tiers des répondants. Les deux tiers ont, par ailleurs, jugé satisfaisante la fréquence de leurs rencontres. 16) Toutefois, quand on demande aux sondés d’indiquer le niveau d’aide qu’ils ont reçu relativement à différents aspects de la réalisation du mémoire ou du travail de fin d’études (ou de l’avant-projet), l’estimé du niveau d’aide reçue est faible. Aucun aspect proposé dans le questionnaire ne récolte plus de 38 % de répondants estimant avoir reçu beaucoup ou modérément d’aide, les deux niveaux confondus. Le niveau d’aide est jugé particulièrement faible pour ce qui est des présentations orales liées au mémoire, de la détermination des objectifs du projet, de la recherche documentaire et de la disponibilité des équipements informatiques. Opinion générale sur l’expérience de réalisation du projet de mémoire ou du travail de fin d’études 17) À une question posée aux diplômés et aux étudiants actifs (N = 19) leur demandant de décrire leur expérience de réalisation de leur projet de mémoire ou de travail de fin d’études, une large majorité la décrit en termes positifs. Ils la qualifient d’enrichissante, motivante, pertinente, plaisante, etc. Pour certains, l’expérience a constitué un défi qui leur a permis de se mettre à l’épreuve et d’y gagner une confiance en eux-mêmes. D’autres ont mentionné combien l’expérience a été riche en apprentissages. Elle a contribué, disent-ils, au développement de diverses connaissances et compétences utiles à l’exercice de leur profession, ce qui leur donne un certain sentiment de pouvoir. Un étudiant a mentionné que l’expérience lui a fait découvrir le plaisir d’apprendre. 18) Seulement trois étudiants ont dit ne pas apprécier l’expérience. Pour un diplômé, ce fut un « cauchemar », une expérience frustrante à un point tel qu’il dit détester désormais la discipline étudiée. Les deux autres commentaires négatifs viennent de deux étudiants actifs qui qualifient l’expérience de « difficile ». Le commentaire de l’un d’entre eux révèle que cela serait dû aux mauvaises conditions dans laquelle ils réalisent le mémoire à l’UEH et plus généralement dans le pays. De nombreux commentaires fournis par les étudiants sondés en réponse à diverses questions ouvertes contenues dans le questionnaire sont rapportés dans le document et permettent d’étayer et d’enrichir ce portrait d’ensemble.
Informations complémentaires : Ce document fait partie d'un ensemble de cinq documents produits dans le cadre du projet "Renforcement des capacités d’enseignement dans l’Université en Haïti", financé par le Centre de recherches pour le développement international du Canada, a été réalisé par une équipe de chercheurs provenant de trois universités : la Télé-université du Québec (TÉLUQ), l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et l’Université d’État d’Haïti (UEH). Le projet, mené entre le 1er janvier 2014 et le 30 juin 2016, avait comme finalité l’augmentation du taux de diplomation au 1er cycle universitaire à l’UEH. L’un des moyens identifiés par l’UEH pour y parvenir consiste en l’amélioration de la supervision de mémoire et de travail de fin d’études grâce à l’implantation d’un programme de développement professionnel continu (DPC) destiné aux professeurs. Dans le projet, le DPC a valeur de changement. Il est défini comme une forme d’apprentissage professionnel par lequel des professionnels s’associent pour trouver des solutions à des problèmes rencontrés dans leur pratique. Ces derniers développent ainsi de nouvelles façons d’agir et de comprendre et peuvent transformer de manière radicale le contexte dans lequel s’inscrivent leurs actions. Le projet a été réalisé selon une méthodologie de recherche-action avec la collaboration des doyens de cinq Facultés et de deux dirigeants de l’UEH regroupés dans un comité local de pilotage du projet ainsi que de six professeurs provenant de six Facultés. Des rencontres avec les membres du comité de pilotage ont permis de recueillir des données sur la problématique que soulève le mémoire de fin d’études dans ses dimensions académiques, pédagogiques et administratives. Quant aux six professeurs, ils ont participé à six séances d’analyse et de modélisation de leur pratique de supervision de mémoire et de travail de fins d’études. Ce travail a permis de mettre en évidence les activités qu’ils mènent, les principes qui les régissent, les ressources qu’ils utilisent, les productions qu’ils réalisent et les difficultés qu’ils rencontrent. Il avait pour but de susciter des apprentissages chez les professeurs et de favoriser la transformation de leur pratique. D’autres données recueillies auprès des six professeurs proviennent d’entrevues et de débriefings sur l’expérience de modélisation. Enfin, un sondage en ligne mené auprès de 26 étudiants a permis d’obtenir leur point de vue sur le mémoire ou le travail de fin d’études.
Déposant: Basque, Josianne
Responsable : Josianne Basque
Dépôt : 01 mars 2017 14:46
Dernière modification : 06 déc. 2018 14:12

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